Les Bénéficiaires du projet et utilisation des transferts monétaires
A travers les 2 000 ménages bénéficiaires, environ 15 000 individus ont bénéficié des transferts (en majorité des femmes).
Dans les ménages bénéficiaires, la quasitotalité des personnes de référence étaient des femmes.
Une analyse de la pyramide des âges des membres des ménages bénéficiaires montre que plus de la moitié de cette population est âgée de moins de 30 ans.
A Soulédé-Roua, où la pauvreté est très accentuée, les ménages bénéficiaires ont utilisé leurs premiers transferts monétaires principalement pour la nutrition, et ensuite pour l’éducation et la santé des membres.
A Ndop (un milieu semi-urbain moins pauvre), les ménages ont utilisé les premiers transferts monétaires d’abord pour l’éducation et la santé des membres et ensuite pour la nutrition.
La part des transferts monétaires que les ménages consacrent aux AGR croît avec le temps.
Les messages clés
Les effets des transferts monétaires ont été estimés par la méthode de double différence, qui compare l’évolution entre les ménages bénéficiaires de Soulédé-Roua et les ménages témoins de Hina, tout en contrôlant les caractéristiques pour lesquelles ces ménages étaient différents à l’enquête initiale. Les résultats suggèrent que les ménages se trouvaient dans une trappe à pauvreté :
ils ne pouvaient pas épargner suffisamment pour pouvoir investir dans des activités qui augmentent leur revenus et leur permette d’investir dans leur enfants.
Le programme de transferts monétaires a réduit la pauvreté (la pauvreté multidimensionnelle a baissé de 0.9 points sur une échelle de 0.5 à 4.5) et l’insécurité alimentaire dans les ménages bénéficiaires de manière conséquente (baisse de 10 points sur une échelle de 0 à 27).
Le programme a aussi eu un effet positif dans les ménages non-bénéficiaires de Soulédé-Roua. Les directives du contrat moral ont été suivies.on note:
- une forte sensibilisation en faveur de l’investissement en capital humain ;
- le développement des activités génératrices de revenus ;
- une augmentation de la demande de CNI.
Le choix des femmes comme personnes de référence a renforcé leur valeur au sein du ménage. D’après plusieurs témoignages, elles pouvaient à présent payer en absence du mari et étaient en mesure de faire à manger au ménage.
Cette responsabilisation n’a pas altéré la relation entre la femme et son mari : dans la plupart des ménages les deux s’entendaient toujours sur la gestion de chaque transfert monétaire comme cela a été préconisé lors des différentes sensibilisations.
Les transferts monétaires ont considérablement diminué l’exclusion et ont développé un sentiment d’appartenance.
Les bénéficiaires, qui étaient autrefois en situation de pauvreté chronique, se sont sentis considérés et utiles pour la société, surtout grâce aux TUP, et à la délivrance de CNI et actes de naissance.
Les transferts monétaires dotés de mesures d’accompagnement peuvent développer rapidement l’économie locale, à travers le pouvoir d’achat d’un bon nombre de ménages, la capacité qu’ils offrent aux ménages de produire des biens pour la commercialisation et la possibilité qu’ils donnent aux commerçants de s’acquitter de leurs impôts auprès de l’administration ou de la collectivité locale.